Sortir de la honte et de la culpabilité ? + chronique Altern'mamans

Mes astuces pour désamorcer la honte et la culpabilité

Ecoutez mes conseils pour mieux comprendre les mécanismes de honte et de culpabilité, ainsi que mes astuces pour les désamorcer avant de vous épuiser.

Bonjour à toutes et à tous et bienvenue ! Je suis Cathy, vous êtes sur AlternantesFM et je vous retrouve aujourd’hui pour un nouvel épisode d’Altern’mamans : retrouvez votre équilibre. 

 

Qui ici aurait envie d’arrêter de culpabiliser ? Qui ici aurait envie de jeter la culpabilité à la poubelle, de s’en débarrasser une bonne fois pour toute ? 

Sans culpabilité, on vivrait l’instant présent, on serait beaucoup plus serein ! On arrêterait de se remettre en question à tout bout de champ ! On se prendrait carrément moins la tête !

Sortir de la culpabilité et de la honte ? C’est le sujet d’aujourd’hui. Pas très glamour dit comme ça ni très drôle mais pourtant si présents dans notre vie de tous les jours ! Si envahissant parfois ! Un sujet qui touche tant à l’intimité et à ce qu’il se passe à l’intérieur de nous. 

“Je culpabilise”, “je culpabilise de ne pas avoir envie de passer tout mon temps libre avec mes enfants !”, “je culpabilise d’avoir hurlé sur ma fille” “je culpabilise de prendre une soirée pour moi avec mes copines” “j’ai le sentiment de ne pas faire ce qu’il faut pour être une bonne mère !”

Culpabilité et honte font partie de notre quotidien et parfois nous pourrissent la vie. Cependant, nous faut-il nous en débarrasser une bonne fois pour toute ? Qu’est ce que la culpabilité et la honte au fond ? D’où viennent-ils ?

 

J’ai une mauvaise nouvelle pour vous : il ne faut pas se défaire complètement de la honte et de la culpabilité. 

Parce que : bonne nouvelle : la honte et la culpabilité ont leur raison d’exister. Ce sont des sentiments qui nous sont utiles et précieux s'ils apparaissent au bon moment pour nous et qu’ils ne nous envahissent pas.

La Honte et la culpabilité

Dans cet épisode, je vais vous expliquer les mécanismes de la honte et de la culpabilité tout en vous donnant des clés pour les désamorcer lorsque la honte et la culpabilité ne vous permettent pas d’être sereine au quotidien.

Je vais aborder des termes un peu techniques mais je vais faire de mon mieux pour que ce soit clair pour vous. Et ça reste une réponse issue de mon expérience, des formations que j’ai suivi mais qui peut aussi être remise en question ;-)

 

Je vais commencer par : Pourquoi je vous parle des deux en même temps d’ailleurs ? Ce qui pose le plus souvent problème, c’est la culpabilité quand même !! C’est vraiment un poison pour les femmes qui veulent faire de leur mieux !!

Je parle des deux en même temps parce qu’on peut les confondre.

En effet, si on travaille uniquement sur la culpabilité, nous allons manquer une partie du problème car la honte, qui est souvent cachée derrière, est plus difficile à désamorcer.

Je vous invite déjà à regarder si lorsque vous culpabilisez, est ce qu’il y a une honte cachée derrière ? Par exemple : “je culpabilise de travailler tard le soir plutôt que d’être à la maison, peut-être parce que derrière j’ai honte de préférer travailler plutôt que d’être avec mes enfants et de jouer avec eux.” Cet exemple donne un aperçu des subtilités du mot culpabilité. 

 

Tout d’abord, ce sont tous les deux des sentiments qui prennent leurs racines sur 3 choses : une histoire de vie, une éducation que l’on reçoit et une répétition de situations. 

Un enfant ne naît pas avec ces sentiments, il ne sait même pas que ça existe jusqu’à ce qu’il entre vraiment en relation avec les autres. La honte apparaît vers 15 mois tandis que la culpabilité entre 3 et 6 ans (c’est variable d’un enfant à un autre). 

Et en effet, c’est ce que les autres vont en penser et/ou ce que je crois qu’ils vont en penser qui est important dans un premier temps. Si je reprends l’exemple de tout à l’heure, c’est parce que je pense que les autres vont penser que c’est normal d’aimer passer du temps avec ses enfants (que c’est la norme en fait) que je culpabilise. Et derrière la culpabilité, se cache ma honte d’aimer passer plus de temps au travail.

Un autre exemple, c’est cette maman, qui se reconnaîtra peut-être en écoutant l’émission, qui explique s’offrir deux jours de ressourcement en tête à tête avec elle-même mais qui découvre qu’elle culpabilise quand même un peu de laisser ses enfants à son mari. Derrière sa culpabilité, se cache peut-être une honte de préférer passer du temps seule avec elle-même. Elle le saurait si sa culpabilité ne disparaissait pas. On va voir cela après.

 

La culpabilité est globalement plus facile à travailler que la honte.

La culpabilité est le résultat d’une faute, qu’elle soit réelle ou imaginaire, d’un interdit ou d’une transgression, elle fait donc référence à la Loi. La Loi c’est un ensemble de règles qui s’applique à tous et définit les droits et les devoirs de chacun. Du coup, soit on est coupable, soit on ne l’est pas. C’est très binaire.

Mais, dans le langage commun, on a souvent tendance à l’oublier et à se sentir coupable pour quelque chose dont nous ne sommes pas responsables et à développer un mal de tête ou d’autres souffrances psychosomatiques qui pourraient être évitées. Une fois cette responsabilité mise au bon endroit (cette maman a compris qu’elle n’allait pas abandonner ses enfants et que son mari est consentent à les garder), il s’agit de travailler sur la honte s’il y en a une.

 

La honte, elle, fait référence à la norme. Soit on est dans la norme et on est admis, soit on n’est pas dans la norme et on est rejeté du groupe.

Sauf que la norme, c’est pas bien définis, ce n’est pas très explicite, c’est un ensemble de règles de conduite défini par un groupe social. Dans la maternité, certains groupes de femmes vont considérer que la norme c’est par exemple d’aimer passer du temps avec ses enfants pour être une bonne mère. La norme ça peut être aussi de faire passer les besoins de ses enfants avant les siens. Vous voyez l’idée. Ca part des valeurs et des croyances que l’on a reçu, intégré, et reconnu comme vraies pour soi. 

"Si je crois que je dois faire passer les besoins de mes enfants avec les miens, c’est parce que je crois que je ne suis pas une personne importante et que la maternité c’est du sacrifice de soi : si je ne me sacrifie pas, ils ne me le rendront pas plus tard".

"Si je crois que je dois jouer à la femme forte, je m’épuise car j’en fais trop, je ne demande pas d’aide, je me montre insensible, je me blinde contre les émotions dites négatives… Et au bout du compte, je culpabilise si je n’ai réussi à gérer mes émotions lorsque mon fils ne voulait pas faire ses devoirs. Et derrière, j’ai honte de ne pas être à la hauteur parce que je crois que c’est comme ça qu’une bonne mère doit se comporter : dans le sacrifice aussi".

C’est une croyance très ancestrale, j’en ai déjà parlé dans un autre épisode. Je peux avoir honte aussi parce que je ne sais pas comment faire pour que mon fils fasse ses devoirs (c’est très important dans ma norme à moi de faire les devoirs tous les soirs ! sinon, il va devenir un mauvais élève).

 

Il existe 2 types de culpabilité : une culpabilité saine et une culpabilité malsaine (même si je ne suis pas fan de ces mots). 

Lorsque l’on est dans une culpabilité saine, on assume la conséquence de ses actes et on apprend à se remettre en question, ce qui amène une dynamique de demande de pardon derrière : je reconnais que j’ai blessé l’autre.

Donc on le voit bien, cette culpabilité a sa raison d’exister.

L’autre jour, j’étais pile dans le thème avec mon fils. Il a 6 ans 1⁄2 aujourd'hui. Je vais le chercher à l’école et m’avoue rapidement qu’il a un mot dans son cahier. Il a donné un petite baffe à un copain me dit il qui s’est plaint à la maîtresse. Mon rôle là-dedans a été de décortiquer avec lui ce qu’il s’est passé, qu’il prenne conscience de sa responsabilité et de vérifier qu’il avait demandé pardon au copain, en vérifiant bien qu’il ait compris la conséquence de son acte (on est bien sur un acte là). Rien de grave en soi, c’est l’apprentissage des interdits : on ne tape pas les autres, c’est une règle. La culpabilité l’aide à comprendre où est sa responsabilité et à demander pardon pour passer à autre chose et, je l’espère, ne pas reproduire cette situation (en retenir quelque chose).

 

A l’inverse, la culpabilité malsaine, c’est le fait de prendre la responsabilité de quelque chose qui ne nous appartient pas.

Si je reprends l’exemple de la femme forte qui s’épuise, elle prend la responsabilité des personnes autour d’elle qui pourraient l’aider par exemple. Elle pète les plombs parce qu’elle croit être une sur-femme, elle s’interdit de dépendre des autres.

Il y a beaucoup de résistances dans ce genre de situations. C’est pour ça que je dis que la culpabilité est globalement plus facile à travailler. Tout l’enjeu est de prendre de la hauteur et de remettre les choses dans l’ordre. Ok, là je suis épuisée. Je le reconnais. Si j’en fais un peu moins, ça ressemblera à quoi ? Puis-je accepter de me faire aider ? Puis-je envisager que je puisse faire autrement ? Voilà c’est de travailler un peu comme ça la culpabilité pour la mettre au bon endroit. Si la culpabilité est toujours envahissante, c’est qu’il y a de la honte derrière. 

 

Une autre nuance de la culpabilité malsaine c’est l’absence de culpabilité, là c’est pathologique. On ne peut pas sortir de la culpabilité. Quand on n'éprouve pas de sentiment de culpabilité, on est psychopathe ou sociopathe. Ces personnalités ne se sentent pas responsables de leurs actes alors qu’elles le sont. On trouve ça aussi dans la perversion mais je ne rentre pas dans le sujet. 

 

La culpabilité et la honte s’inscrivent aussi au départ d’une estime de soi fragile. Je parlerai d’estime de soi dans un autre épisode. Mais la seule chose que je souhaite vous partager ici c’est que plus nous sommes dures envers nous-mêmes, plus je considère que je ne suis pas une personne importante par exemple, plus la culpabilité et la honte vont venir nous envahir et plus l’estime de soi va être affectée. C’est un peu un cercle vicieux dont vous pouvez sortir si vous vous reconnaissez. 

 

Revenons sur cette notion de honte. Parce que parfois, lorsqu’il y a de grosses résistances à voir les choses autrement, à être dans une culpabilité malsaine, il y a sûrement de la honte cachée derrière.

 

Qu’est ce que la honte ? C’est un déshonneur humiliant, un sentiment pénible d’infériorité ou d’humiliation devant autrui. Ca c’est la définition d’un dictionnaire.

La honte est subie, elle résulte du regard de l’autre. Dans la vie de tous les jours, ça se manifeste comme un frein naturel (par un mouvement que l’on ne fait, une émotion que l’on n’exprime pas, un bouillonnement intérieur) qui nous permet de tenir compte de notre environnement !

C’est une bonne chose donc puisque la honte nous permet de nous contrôler dans certaines situations, de réguler nos conduites en somme, par exemple dire trop de gros mots devant mes enfants ou pour des choses un peu plus scato : de péter ou de roter en public. Mais encore une fois, la norme étant différente d’un groupe à un autre, roter dans certaines cultures c’est considéré comme une marque de politesse à l’égard de ceux qui ont cuisiné.  

 

Pause : et maintenant que j’ai un peu honte de vous parler de choses dont on ne parle pas en public, je vous propose une petite pause avec une artiste que j’ai découvert récemment et dont la chanson légère et joyeuse va nous faire du bien : Nach, qui c’est celle-là.

 

Tandis que la culpabilité touche à mes actes, ce que je fais, la honte touche au Soi : qui je suis. 

Posez-vous ces questions :

- Qui je veux être en tant que mère ?

- A qui je veux ressembler ?

- Quelle femme je veux devenir ?

Nous sommes toutes issues d’une histoire, d’une lignée, nous avons reçu des repères, des règles, des avis, des talents, mais aussi quelques injonctions malgré nous.

Fais plaisir, sois parfaite, sois forte, dépêche-toi, fais des efforts, sont autant d’injonctions que nous avons intégré étant enfant et qui nous guident encore ! Encore plus lorsqu’on devient mère. La responsabilité de devoir s’occuper d’un petit être vient renforcer l’idée que je dois être à la hauteur de la tâche et des normes établies par le groupe dans lequel j’ai évolué ! Ou de faire totalement l’inverse d’ailleurs !

 

Mais la honte, elle permet de réguler nos conduites comme on l’a vu. Pour ne pas avoir à subir ce sentiment de honte, je vivrais seule sur une île. Puisque les autres n’existent plus, plus de raison de tenir compte de leurs avis, de leurs normes, de leurs croyances, je peux dire autant de gros mots que je veux ! 

En devenant maman, c’est évident de prendre en considération les besoins des autres, de ses enfants et de son conjoint. Le sentiment de honte socialise et structure la personne. Il a sa raison d’être là, en nous. Tout l’enjeu c’est que la réponse que l’on va donner au sentiment de honte ne soit pas délétère mais plutôt salutaire.

 

Cette honte, lorsqu’elle est délétère ou malsaine, ça peut donner lieu à 3 types de réponses :

  • ça donne une réponse où on se résigne et on fait de la honte une arme pour s’en vouloir davantage “je suis vraiment une mauvaise mère !” “je suis nulle !” et nous expliquons tous nos échecs précédents et futurs “à chaque fois que je suis fatiguée, je me mets toujours en colère de toute façon, c’est plus fort que moi!”. Je m’en veux et je me flagelle, c’est ma faute, le cercle vicieux dont je parlais tout à l’heure. On abime l’estime de soi encore davantage. 
  • Ça peut donner une réponse où on attaque l’autre : “c’est de ta faute si j’ai fait ça ! T’es pas gentil !” Pas terrible, nous sommes d’accord puisque dans ce cas, nous rejetons la honte sur l’autre (une forme d’humiliation). Et nous nous en voulons davantage. 
  • Ca peut donner lieu aussi à de l’évitement : j’ignore la honte et ce que vois pour les mères qui évitent le sujet c’est que rien ne change et qu’elles s’épuisent davantage. 

Les réponses à ces sentiments

Venons-en maintenant aux réponses salutaires ! On va pouvoir respirer ! 

Et si je vous disais que la réponse salutaire que l’on peut apporter au sentiment de honte dépend de nous seuls. Mais qu’il est difficile de s’en sortir seul puisque ce sentiment de honte naît dans le regard de l’autre. Que voulez-vous faire maintenant ? ...

La première clé c’est de pouvoir en parler, de mettre en mot ce sentiment de honte, de pouvoir la dire. 

Testez, partagez à quelqu’un une honte ressentie. Chez moi, si je ferme les yeux et que j’imagine partager une honte, je ressens un soulagement derrière, c’est physique, comme un poids en moins, ou alors comme si en partageant ce sentiment, j’avais transmis le bâton à quelqu’un d’autre et là ça me fait sourire. Et en le disant, nous restaurons aussi notre estime de nous. Nous ne nous cachons plus, nous nous rendons compte que les autres ne font pas mieux que nous, qu’ils peuvent ressentir la même chose (et on se sent moins bêtes et moins seules du coup !), nous retrouvons notre juste place. 

Je vous donne une astuce : Vous pouvez personnifier la honte par exemple, lui donner un petit nom. Boubou, Lucette… Inventez-le ! C'est plus facile de s’en moquer que de se moquer de soi-même ! Ça permet aussi de la mettre à distance, de la regarder de plus loin et de se dire que ce n’est peut-être pas si important que ça ! De Lâcher prise en somme. 

 

Dire la honte, en parler c’est aussi s’affirmer. “Je ne suis pas celle que je crois que je suis ! Je ne suis pas la honte”. Ou “je ne suis pas QUE la honte !”. 

 

Une des clés c’est aussi de pouvoir se dire “Je n’ai pas à avoir honte pour une croyance qui ne m’appartient pas. Si j’aime passer du temps seule avec moi-même ou avec des copines, je sais que je serai plus à même d’apprécier les moments en famille derrière. Je n’ai pas à avoir honte de ça car je sais pourquoi je le fais. Je suis une bonne mère quoi qu’en pensent les autres. Non à la honte. Ces injonctions ne m’appartiennent pas.

Encore une fois, "qui je veux vraiment être en tant que mère, en tant que femme ?” Lorsque nous travaillons ainsi sur nos croyances, nous allons vers des décisions différentes de ce qu’on aurait pris auparavant et nous ne répétons plus les situations : je ne suis pas une mère parfaite (donc je n’en fais plus trop) mais je fais du mieux que je peux (j’en fais un peu moins) et j’ai aussi envie de penser un peu plus à moi, en tant que femme (je passe moins de temps en famille mais ces temps sont beaucoup plus qualitatifs). 

Une autre réponse salutaire, c’est aussi de pouvoir en rigoler. Avec mon conjoint, nous avons parfois honte de pousser le bouchon un peu trop loin avec les enfants et d’entrer dans de l’humiliation avec eux. “Si tu continues tes bêtises, tu n’iras pas à l’anniversaire de ton copain !”. On en parle ensemble, on en rigole, “ouais on abuse là mais bon zut quoi ! ha oui je n’avais pas pensé à lui dire ça, bien joué !” On en rigole et on dédramatise. On est pas parfait. Et on n'en abuse pas tout le temps non plus. Faut remettre les choses à leur place : ce n’est pas systématique, on ne va pas en faire des enfants traumatisés ! Rire d’une situation qui nous est douloureuse permet aussi de prendre de la hauteur vis-à-vis d’elle. 

Enfin, nous avons aussi le droit de nous mettre en colère. La colère est l’énergie du changement. Ce que j’ai observé chez les femmes que j’accompagne c’est que quand elles se mettent en colère à propos d’une situation qui leur a fait honte, lorsqu’elles s’indignent de s’être mise dans cet état, elles se sentent plus soulagées ensuite, s’en veulent moins et découvrent comment elles feront autrement la prochaine fois. 

 

Pour désamorcer la culpabilité, nous l’avons vu, la base c’est d’admettre sa responsabilité. Ok, j’ai hurlé mais je peux m’excuser, on en parle de ce qu’il s’est passé et on passe à autre chose. On ne reste pas bloqué dessus comme si le temps s’était arrêté. 

De la même manière que la honte, la première étape c’est de nommer sa culpabilité, la dire à une autre personne, ça permet déjà d’accueillir ce sentiment. Bien évidemment, l’idée c’est aussi de refaire le film pour voir si on est sur sa responsabilité et si on a commis une faute. Souvent, chez les personnes que j’accompagne, ce n’est pas le cas. 

La deuxième étape, c’est de normaliser. On ne peut pas être responsable de tout : c’est aussi faire le deuil de sa toute puissance ! Si j’endosse la responsabilité de tout et de tout le monde, c’est aussi parce que je n’ai pas admis que je n’étais pas wonderwoman !

La troisième étape va être de décontaminer, qu’est ce que je veux dire par là ? Et bien, qu’est ce que je fais de ma responsabilité ? Quelle attitude je veux adopter à l’avenir ? Est ce que je veux continuer à prendre les mêmes décisions pour les mêmes résultats et continuer à m’en vouloir ou est ce que je suis prête à apprendre de ça, à reconnaître là où je suis coupable, à réparer ma bêtise et à changer d’attitude à l’avenir ? C’est ce qu’on apprend à faire aux enfants en fait. C’est pour cela que je vous disais en début d’épisode que c’était globalement simple : c’est plus simple que ce qu’il n’y paraît de désamorcer la culpabilité. 

 

Pour résumer cet épisode, car j’ai bien conscience de vous avoir donné beaucoup d’infos :

Il ne faut pas se défaire de la honte et de la culpabilité. Sans culpabilité, on est psychopathe, sans honte on a plus de limites ! Oui à la culpabilité et à la honte sains, non à la culpabilité et à la honte malsains !

Derrière la culpabilité, se cache souvent de la honte. Lorsque nous n’arrivons pas à nous défaire de la culpabilité, c’est qu’une résistance comme la honte est bien ancrée !

Nommer les choses, dites que vous avez honte, dites que vous culpabilisez, vous vous sentirez déjà un peu mieux après, plus légère. 

Admettre sa responsabilité permet d’amorcer une dynamique de pardon et de passer à autre chose ! On ne reste pas ainsi attaché à ce sentiment de culpabilité comme un escargot aux fenêtres en été ! Bye bye !

Rationalisez. Ramenez tout ce qu’il s’est passé aux faits : est ce que ça nous appartient ? Est ce que cette croyance de devoir être la mère qui pense à tout pour tout le monde m’appartient ? Est ce que je suis entièrement responsable d’avoir couché les enfants plus tard que d’habitude (et le papa dans tout ça ?) ? Est ce que j’ai à avoir honte de ne pas être à la hauteur alors que je le suis sûrement plus que ce que je crois ? De quoi j’ai besoin/envie ?

 

Pour conclure :

Pour votre bien-être au quotidien, affirmez-vous mesdames et lâchez le regard des autres. C’est la première chose qui me vient en reprenant le fil de mon épisode. Les autres ne savent pas mieux que vous, ils ne font pas mieux que vous, les autres sont tout aussi vulnérables que vous, ce ne sont que des humains. Vous avez des besoins, ils ont aussi le droit d’être respectés. Et ouvrez les yeux sur votre capacité à reprendre les rênes de votre vie. La culpabilité n’a qu’à bien se tenir, maintenant, vous avez les clés pour la désamorcer et en faire une alliée pour être plus sereine au quotidien. 

Merci pour votre écoute et je vous donne rendez-vous dans un mois pour un nouvel épisode !

 

A très vite,

Cathy

Psy&Coach