Affirmez-vous + chronique Altern'mamans

Mes astuces pour apprendre à vous affirmer

Ecoutez mes conseils pour mieux comprendre ce qu'est l'affirmation de soi, quels sont les avantages à s'affirmer et comment faire.

Bonjour et bienvenue sur AlternantesFM, c’est Cathy et je suis ravie de vous retrouver une nouvelle fois pour l’épisode mensuel d’Altern’mamans : retrouvez votre équilibre ! 

 

Après avoir parlé d’apprendre à s’aimer soi dans le dernier épisode, on va parler aujourd’hui d’affirmation de soi ! Et oui, ça parait logique, maintenant que l’on sait comment s’aimer, on peut s’affirmer ! Mais on va voir que ce n’est pas toujours vrai ! 

Affirmez-vous ! C’est le titre et le sujet de cet épisode car je crois au pouvoir de l’affirmation de soi pour trouver l’équilibre. Mais pas n’importe comment ! Je ne le dis pas sur un ton autoritaire bien évidemment car si j’en parle aujourd’hui, c’est aussi parce que je sais à quel point cela peut être difficile à mettre en œuvre.

Pour préparer cette émission, je me suis posée ces questions : Comment s’affirmer et qu’est ce que ça change dans notre quotidien si on s’affirme davantage ? Qu’est ce qui nous empêche de nous affirmer ? Ce sont quoi les avantages à s’affirmer ? Est-ce possible d’être quelqu’un d’affirmé si à la base on n’a pas confiance en soi ? Ou au contraire, pouvons nous avoir le sentiment d’être affirmé mais pourtant ça coince dans ce que l’on partage et dans le rapport aux autres ?

Je vous dis tout aujourd’hui.

C'est quoi l'affirmation de soi ?

Déjà je vais commencer par donner une définition de l’affirmation de soi pour bien comprendre le concept et le mettre à sa juste place. Oser s’affirmer, c’est tout d’abord avoir la capacité d’exprimer ses émotions, ses pensées et ses opinions face aux autres

Mais en fonction des personnes qui sont en face de nous, des circonstances ou de la situation qui se présente, nous ne nous comportons pas de la même manière, nous ne nous affirmons pas de la même façon. On peut être affirmé dans un domaine mais pas dans l’autre !

Auprès de nos enfants, nous pouvons par exemple facilement exprimer nos émotions. Auprès de notre amoureux, nous sommes capable de lui dire ce que nous pensons mais cela peut être vécu comme un reproche en face en fonction de la façon dont on le lui dit. Il peut nous être plus difficile de dire au serveur d’un restaurant que le plat est trop froid ! On peut avoir le sentiment d’être honnête et de dire ce que l’on pense mais derrière, on assume plus rien (oh là là mais qu’est ce que j’ai fait ?!)!

L'affirmation de soi consiste aussi à défendre ses droits face aux autres et à s’exprimer de façon directe, honnête et appropriée.

L’affirmation de soi permet d’affirmer ses émotions, ses pensées, ses opinions et ses droits face aux autres tout en les respectant, sans les commander, sans les écraser, sans les humilier, sans les manipuler. C’est pourquoi l’affirmation permet d’avoir des relations saines et permet aussi que l’autre sache clairement ce que l’on veut dire.  L’affirmation de soi n’est pas qu’une compétence, c’est un état d’esprit, une philosophie qui dit que nous avons tous autant de droits les uns que les autres : nous avons le droit de demander et l’autre de refuser. Nous avons le droit d’émettre une critique et l’autre a le droit de décider de ne pas changer. 

L’intention de s’affirmer étant toujours de communiquer, simplement.

 

Pourtant, ce n’est pas une mince affaire me direz-vous !

 

Si nous manquons d'affirmation de soi... 

Et j’ai envie de vous partager dans un deuxième temps ce qu’il se passe lorsque nous manquons d’affirmation de soi

J’en ai déjà un peu parlé, lorsque nous manquons d’affirmation de soi, nous adoptons en fait des attitudes délétères. Il en existe 3 types :

  • La soumission ou la passivité : c’est le fait d’accepter quelque chose contre son gré. C’est l’exemple typique de ne rien dire alors que quelque chose ne nous convient pas (j’ai reçu un colis que j’attendais mais il ne correspond pas à mes attentes, pourtant je ne vais rien dire).
  • L’agressivité : c’est le fait de dominer l’autre par la force verbale ou physique. Là en l'occurrence, on peut être plus direct souvent mais c’est inapproprié (l’exemple c’est de crier sur son enfant pour un comportement qui nous insupporte ou l’exemple aussi de jouer à la femme forte et de dire haut et fort ce que l’on pense en se montrant un peu agressive envers l’autre). 
  • La manipulation : c’est faire accepter quelque chose par la ruse. On va faire semblant d’être en colère dans le but de faire changer le comportement de l’autre. 

Lorsque nous manquons d’affirmation de soi, il peut arriver aussi qu’une fois que nous avons affirmé un point de vue, nous le regrettions ! Là le souci n’est pas de ne pas réussir à s’affirmer mais d’assumer cette affirmation (on est sur une attitude de soumission là si vous avez suivi !). On ne va pas au bout du processus d’affirmation (je répète : exprimer - défendre ses droits - de façon directe, honnête et appropriée). L’être humain est très bon pour venir mettre du doute là où ça peut être simple ! Il est bon aussi pour venir nourrir des croyances ancrées depuis très longtemps dans notre système. Par exemple : je crois tellement que je ne suis pas une bonne mère que même si je suis quelqu’un d’affirmé et que je fais le choix par exemple de faire garder mes enfants pour prendre du temps pour moi, je vais culpabiliser, me mettre à douter de mon choix... Et la culpabilité là va venir nourrir cette croyance en retour. Je vous invite à aller réécouter l’émission sur la culpabilité si vous avez envie d’en sortir. Tout l’enjeu c’est de savoir défendre ses droits. Nous avons le droit de faire des choix qui nous conviennent davantage, nous avons le droit de ne pas avoir envie, nous avons le droit de prendre du temps pour nous. Si je vais bien et que je suis ressourcée, je serai plus en mesure de m’occuper d’eux et de prendre plaisir à être avec eux.

 

Ce qui nous empêche de nous affirmer

Dans un troisième temps et avant de passer à mes astuces pour enfin oser vous affirmer, j’ai envie de vous partager les freins que l’on peut rencontrer. Car ce qui nous empêche de nous affirmer ce sont nos freins. Et nos obstacles majeurs sont principalement nos peurs.  

  • la peur de blesser : si je lui dis ça, j’ai peur de la heurter et qu’elle se mette à pleurer
  • la peur du conflit : si je lui dis ce que j’en pense, il va se mettre en colère et je ne saurai plus comment m’en sortir
  • la peur d’avoir l’air ridicule, d’avoir honte (la honte est un sentiment très tenace) : si je dis au serveur que je n’ai pas beaucoup de frites, il va me rire au nez ou m’envoyer balader
  • la peur de mal faire : si j’appelle ce fameux serveur, je ne vais plus savoir comment le lui dire, je vais baragouiner et il ne va pas comprendre que je veux plus de frites !
  • la peur d’être différent : si j’exprime mon désaccord, j’ai l’impression qu’ils vont me regarder bizarrement
  • la peur du jugement : mon patron va penser que je ne suis qu’une fainéante si j’ose demander un 80% de temps de travail
  • la peur de ne plus être aimée : si je lui dis ce que j’en pense, elle ne va pas me comprendre et je vais perdre son affection

 

Tout ça, ce sont des croyances. Ces freins, ces peurs sont très souvent inconscients, c’est un peu plus fort que nous mais elles sont là pour nous protéger. Ça parait vraiment bizarre mais c’est comme ça ! Pendant que nous avons peur, nous ne faisons rien, nous ne prenons pas de risques. L’idée c’est déjà de prendre conscience de ces peurs puis d’oser. Oser c’est prendre le risque de blesser, d’entrer en conflit, d’avoir l’air ridicule, de mal faire, d’être perçu comme différent, d’être jugé, de ne plus être aimé. Mais est ce que c’est vrai ? Est ce que ça va vraiment arriver ? 

 

Donc mis à part être mal dans sa peau et dans sa relation aux autres, nous perdons de l’énergie à jouer à un rôle qui n’est pas le nôtre : à nous flageller, à plaire, à dominer ou humilier, ou à tromper pour satisfaire nos besoins.  

L’attitude la plus salvatrice est donc le comportement affirmé.

 

Mes astuces pour vous affirmer

 

Maintenant donc, je vais vous proposer mes astuces, et pas que les miennes d’ailleurs, car je me suis laissée inspirée pour vous montrer comment oser vous affirmer dans le bon sens du terme et dans toutes les circonstances. Et vous allez voir que les avantages à s’affirmer ne sont pas négligeables. 

 

 

Et avant de passer à la suite, je vous propose une pause musicale avec la chanson de Clara Luciani, La grenade.  

 

Il y a plein d’avantages à s’affirmer dans toutes les situations :

  • on se respecte mieux
  • on a une meilleure confiance en soi 
  • en face, on obtiendra le respect des autres (on développe des relations plus saines du coup)
  • on obtient aussi de façon plus efficace ce que l’on désire
  • et on renforce le sentiment d’efficacité personnelle et de contrôle de soi

 

C’est un cercle vertueux. Ça ne vous donne pas envie ? Et au fond, ce n’est pas si difficile que ça ! Non, non, je vous assure. Nous nous mettons des barrières et des freins là où ça peut être facile. Pas toujours agréable certes, mais facile.

Déjà personne ne meurt d’affirmation, personne ne meurt de honte, personne ne meurt de peur malgré les expressions ! Déjà, ça, ça permet de lâcher une grosse grosse peur !

Et ensuite, le fait de s’affirmer va avoir l’avantage d’être satisfait de soi et fier de soi, donc de ressentir confiance en soi, le respect des autres face à soi et va améliorer l’estime de soi.

Tout cela s’apprend et nécessite de développer quelques compétences.

 

Donc, une fois que les peurs sont vues, il s’agit d’oser, prendre le risque d’essayer donc de changer quelques habitudes. Mais quand je vous dis ça, vous devez vous demander : elle est bien gentille mais je fais quoi ?

 

Même si l’affirmation de soi est un état d’esprit, cela suppose tout de même d’acquérir deux compétences majeures telles qu’1- apprendre à communiquer de façon factuelle et précise et 2- apprendre à identifier ses émotions, ses besoins et ses valeurs afin de les révéler à son interlocuteur. 

 

Lorsque nous voulons avoir un comportement affirmé, je vais vous proposer d’essayer concrètement d’appliquer ces 7 astuces :

  • 1- parler en “je” : “Je me sens triste au lieu de tu ne me comprends pas !”. N’oubliez pas que vous parlez en votre nom. Nous ne pouvons pas deviner pour les autres. Parler en je c’est être à l’écoute et respecter ses propres besoins aussi ! C’est la première étape pour s’affirmer !
  • 2- essayons d’exprimer nos besoins et nos désirs : pour que l’autre sache ce que l’on pense et ce que l’on désire et pour se sentir bien dans nos baskets, il est important d’exprimer clairement ses pensées, ses émotions et ses opinions. “j’ai besoin d’aide, je ne comprends pas cette attitude qui me gêne, je trouve que ce vêtement te va bien…” Là il s’agit d’oser demander, oser dire non, stop, oui je veux ça, donc de s’écouter davantage et de respecter votre droit de vous exprimer ! 
  • 3- essayons également de respecter équitablement les besoins et les désirs de l’autre : même si on ne peut pas deviner, nous pouvons rester à l’écoute et dans le respect des droits de l’autre (il a le droit de ne pas être d’accord et quand je dis je ne comprends cette attitude, on n’accuse pas, on n’agresse pas, on nomme simplement les choses)
  • 4- essayons d’acquérir la compétence de défendre nos droits. Nous sommes maintenant d’accord que nous en avons tous et que nous sommes légitime pour les défendre. Exemple : quelqu’un veut déplacer un rdv avec vous pour peu importe la raison, vous avez le droit de dire : "Ça ne me convient pas de déplacer ce rdv” pour dire que j’ai le droit de dire non, que j’ai d’autres priorités... En cas de conflit, nous restons sur notre position mais toujours de manière calme et appropriée. On entend souvent, et moi aussi je commet parfois cette erreur de dire : cherchons des compromis. Attention à ne pas chercher nécessairement un compromis ! Le compromis ne va pas toujours respecter vos besoins. 
  • 5- Défendre ses droits c’est bien mais l’inverse est vrai aussi : celui qui ne respecte pas les droits des autres se comporte souvent de façon agressive “oui ben ça va, je suis en retard, ya pas mort d’homme non plus !”. Donc l’enjeu ici est de reconnaître aux autres des droits identiques à ceux qu’on s’attribue à soi-même. «Je comprends que tu sois en colère contre moi parce que je suis en retard» ya quelque chose de plus serein dans cette phrase.
  • 6- essayons aussi d’être direct, clair et précis dans ce que nous disons, sans détours : exemple, notre amoureux nous propose une sortie mais je suis trop fatiguée, je pense déjà au lendemain, j’ai un peu de boulot, bref je n’ai pas envie. Au lieu de tourner autour du pot en disant “tu vois pas que je suis fatiguée, non la flemme, j’ai mal à la tête, trop de travail”, dire plutôt “c’est gentil ta proposition, j’aimerais beaucoup mais je préfère qu’on remette ça un soir où je serai en meilleure forme, je profiterai mieux de la soirée”. / Ou si on a un reproche à formuler à son conjoint, il est préférable de le faire avec modération, lorsque la colère est tombée, quand on est seul avec lui et au moment où on le croit réceptif. 
  • La dernière astuce va consister à se concentrer sur notre corps.
  • 7- nous adoptons une posture décontractée : nous regardons l’autre en face, notre voix est claire et suffisamment forte ; et une gestuelle adaptée : on ne va pas se forcer à sourire ou à parler plus fort) nos gestes sont calmes et posés, il y a adéquation entre les messages non verbaux et notre état émotionnel

 

Ce que je vous invite à faire pour mettre en pratique ces astuces, c’est d’essayer de faire des choses qui habituellement vous font peur. Challengez-vous. Commencez par des affirmations sans enjeu pour ne pas vous brûler les ailes ! Pour les unes, ça peut être de renvoyer un plat au restaurant. Faites une réclamation sur un produit que vous avez acheté. Filmez-vous en train de raconter une histoire. Exprimer un refus. Faites ou recevez un compliment. Entamez une conversation avec un inconnu… C’est très différent pour les unes et pour les autres. Cherchez ce que vous n’osez pas faire ou dire. Osez.

Ça peut paraître banal de faire cela mais tellement apprenant. On se rend compte que la terre continue de tourner. On se rend compte qu’on est plus courageux que ce qu’on croit. On se rend compte qu’on en meurt pas et que tout peut bien se passer.  

 

Pour résumer cet épisode, l’affirmation de soi c’est avoir la capacité d’exprimer ses émotions, ses pensées, ses opinions et à défendre ses droits face aux autres et à s’exprimer de façon directe, honnête et appropriée. 

Pour pouvoir le faire, il s’agit de changer d’état d’esprit afin d’être convaincu que nous avons tous autant de droits les uns que les autres, donc droit de respecter et d’être respecté dans nos besoins, désirs et valeurs. Et il s’agit aussi d’acquérir deux nouvelles compétences comme identifier ces fameuses émotions, besoins et valeurs chez soi (les reconnaître) et d’apprendre à s’exprimer de manière claire et précise. 

 

Pour conclure, oser s’affirmer demande de la patience et de la régularité dans ses efforts. Mais sachez que vous gagnerez à vous affirmer. Affirmez-vous, notez-le à quelque part, pensez-y, osez vous affirmer et vous trouverez l’équilibre que vous cherchez !

 

A très vite pour un prochain épisode !